30 avr. 2012

Résurgences. Céline Dotigny joue avec les résurgences. Celles des matières, des sentiments, des souvenirs, des pigments. Une vie à triturer, des vies à faire revivre. Des visages inoubliés, oubliables . Regarder un de ses tableaux, à l’énigmatique clarté, aux apparitions mystérieuses, c’est inspecter son histoire, intime chahut auquel on se prête, cueilli. L’artiste soigne les écorchures à la peinture.
Figures de style. Les tronches qui nous fixent ou les regards qui nous fuient appellent à la crainte puis à l’empathie. La tendresse sèche d’une artiste aussi pudique qu’exigeante, inlassable malaxeuse de couleurs, de goudrons et de papiers qu’elles déchirent pour mieux les rassembler. Est-ce l’ancien clown d’hôpital qui sait tracer ces lignes de solitude ? Est-ce l’adolescence souvent côtoyée qui imprègne ses toiles de ce questionnement rêche ? Est-ce de l’amoureuse que vient  cette douce lumière ? Et si on s’en foutait ?
Regards.  Sur de grands formats, Céline Dotigny cherche tout, sauf à impressionner. Huile de lin, térébenthine : sa peinture semble autant faite de chair que de douceur, de crudité que de romantisme. Il y a tout ça dans ces visages qui semblent arriver d’un autre temps, d’un autre monde. C’est peu dire qu’ils nous hantent longtemps après les avoir croisés, compagnons d’émotion brute, passionnants sujets d’interrogations.
Impressions. Dans l’ancienne boucherie du quartier Bacalan à Bordeaux, Céline Dotigny transforme le carné en incarné.  Avec la délicatesse d’une femme qui sait écouter et regarder.  Avec la force d’une artiste qui ne lâche rien tant que du papier imbibé, ne ressorte l’exacte trace du sentiment projeté.
Jano DUNY        

"Fleur bleue", goudron, pigments sur papier (1,55m x 1,20m)


Pour aller vers "SOmHoM"


En attendant les parfums de "SOmHoM"à Floirac (M270) du 29 septembre au 14 octobre 2012...
Projet d'affiche avec le grand David Bert.


Premier pas dans la numérisation complexe des pigments...